Depuis novembre, nous avons fort à faire puisque certains studios, dont Focus Home Interactive, nous ont fait le plaisir de nous envoyer leurs derniers titres. Nous ferons donc au mieux pour tous les tester. On démarre donc avec Blood Bowl 2, une première pour nous, puisque c’est un jeu de stratégie.

 

	Editeur	Focus Home Interactive
	Développeur	Cyanide
	Type	Sport
	Date de sortie	17 septembre 2015
	Classification	16 ans et plus

 

Petit cocorico au passage, ce jeu est développé et édité par des français. Il est basé sur un jeu de plateau avec figurine des années 80. L’univers de ce jeu, Warhammer, est très riche et comprend de nombreux jeux : jeux de rôle papier, jeu de société, jeu de guerre avec figurines (armées ou escarmouches)… Blood bowl n’est qu’une petite partie, mais on peut jouer sans connaître le reste.

Le but est relativement simple : vous contrôlez une équipe de créatures fantastiques et vous en affrontez d’autres en match.

Ce sport s’approche du football américain et vous devez poser la balle derrière la ligne de but ennemie pour marquer un touchdown. En dehors de ça, tout est permis ! Ecrasez l’adversaire au sens propre, payez l’arbitre, utilisez des armes cachées, arrachez la balle au porteur ennemi à coup de crampons ou avec votre gant hérissé de pointes, faites voler la balle à travers le terrain… chacun sa technique !

 

L’interface

 

Au niveau de l’interface, les menus sont comme bien souvent écrits sans distinction entre les titres. A chaque page, la liste des touches utilisables est bien visible, mais leur effet est écrit. Ce n’est donc pas utilisable par un non-lecteur.

Par exemple, en validant les différentes étapes sans lire, vous arrivez sur le mode « campagne ». Parfait, c’est celui qui vous apprend le jeu progressivement en jouant contre l’ordinateur. Mais après quelques vidéos vous expliquant les bases et l’histoire, vous voilà devant un menu de démarrage.

Et là, la touche de validation classique, A sur Xbox One, ne lance pas la partie, mais entre dans le détail de l’équipe où l’on se perd vite si on ne connaît pas… sans lecteur, dur d’imaginer que la partie se lance à partir de ce menu avec la touche Y.

Une fois en jeu, l’interface reste claire, mais copieuse en informations : météo, tours de chaque joueur, temps du tour, carte du joueur, score, noms d’équipe…. beaucoup de choses et toutes ne sont pas expliquées, contrairement à celles sur le terrain. « Y en a de trop » selon Nico.

 

La jouabilité

 

 

Après un temps de chargement assez long, nous accédons donc à la partie. Et là, surprise et découverte d’un tout nouveau système de jeu pour l’équipe : le tour par tour stratégique. Qu’est-ce que c’est ? Vous ne jouez pas « en direct », mais chacun à son tour, les joueurs placent leur 11 équipiers, leur font faire des actions comme frapper ou tirer. Et quand vous avez terminé, vous passez la main au joueur adverse. Les tours s’enchainent, la partie se déroulant en deux mi-temps de 8 tours par joueur.

On a donc le temps ! Et ça c’est rare de nos jours. Un tour dure jusqu’à 4 minutes pour placer 11 figurines. Par contre, çadonne des parties qui peuvent durer plus de 2 heures.

Autre nouveauté pour notre équipe : c’est de la stratégie. En effet, suivant la situation au début de votre tour, vous devez réfléchir au meilleur moyen de marquer ou d’empêcher votre adversaire de le faire. Et ça, c’est une activité qui demande une vision d’ensemble (où j’en suis, comment reprendre la balle pour marquer), de l’anticipation (où me placer pour protéger ma balle ou gêner l’adversaire) et de la réflexion (si je le fais tomber avec lui, il faut que l’autre ramasse la balle puis passe au 3e qui se protège derrière le 4e… décomposer l’action).

Si vous jouez à un jeu de foot par exemple, comme le PES 2016 que nous avons testé il y a peu, c’est la même chose : 11 joueurs qui foncent vers un but ou défendent. Mais la différence est énorme pour nos testeurs, tous en situation de handicap mental.

Dans le jeu de foot, vous ne devez contrôler et penser qu’au joueur actif, le jeu contrôle les 10 autres. Le jeu contrôle les 21 autres, équipiers comme adversaires. Par contre c’est en temps réel et demande des réflexes, la stratégie est importante, mais secondaire.

Dans Blood Bowl c’est l’inverse : on a tout le temps, mais il faut penser au mouvement des 11 membres de l’équipe et anticiper ceux des 11 adverses. Si on ajoute que chaque joueur est unique, avec des vitesse, force, agilité et compétences spéciales uniques… le nombre de facteurs à prendre en compte est bien trop complexe pour notre groupe.

« C’est un petit peu trop compliqué pour moi » nous dit Mario. « Oui, s’il avait été plus simple au départ, je l’aurais pris » ajoute Nico même si le fait d’avoir le temps l’aide beaucoup vu sa difficulté à maîtriser ses gestes. 

Pourtant le jeu prend bien le temps d’expliquer les règles une à une. Chaque match de la campagne ajoute un aspect du jeu pour vous apprendre toutes les subtilités.

Les codes couleur et les indications à l’écran sont claires, ce que tous ont bien apprécié :

• si vous sélectionnez un joueur, on voit sur le terrain jusqu’où vous pouvez avancer,
• un clic droit et les actions possibles du joueur s’affichent (liste écrite)
• si vous faites une action difficile comme une passe longue, elle est en rouge alors qu’elle sera jaune plus proche,
• si vous voulez frapper un adversaire, une « boule de cristal » vous montre le résultat en fonction de vos dés : l’adverse tombe, recule, reste sur place ou vous met par terre.

  

Limite, certains trouvent qu’il y a trop de choses à l’écran et il faut une explication de ma part pour les éléments qui n’ont pas été présentés en jeu.

Au final, le temps d’apprentissage a été bien plus long, car même avec toutes les explications, malheureusement parfois écrites, c’est un style de jeu totalement nouveau pour la plupart. En tout cas toute l’équipe avait envie de comprendre et restait concentrée pendant cette phase d’apprentissage.

Enfin, il y a eu la phase de test libre et… comment dire… on voit que c’était difficile de tout maîtriser, d’une part, et le côté « tout est permis, vive la baston » est un aspect du jeu bien intégré ! Ca donne des matchs musclés où la tactique est plus de mettre l’équipe adverse à l’hopital avant d’aller mettre un but, la technique favorite des orcs !!

 

Les graphismes

 

Là dessus, tout le monde est d’accord : c’est bien fait, c’est sympa avec beaucoup d’humour. Les animations de combat sont sympathiques, même si un peu répétitives à force.

Pleins d’éléments sont visuels « hé, y a le symbole de l’équipe sur le terrain pour pas se tromper, c’est bien ça ! » remarque Nico. La boule de cristal pour visualiser les effets de combat, les dés qui roulent… plein de ces petites idées et représentations visuelles des éléments de jeux sont appréciées.

 

 

L’ambiance sonore

 

Jeu français oblige, au moins on est sûr d’avoir tous les éléments en français, y compris les voix et cela reste très appréciable.

Comme pour un match de foot, il y a deux commentateurs, un Ogre nommé Bob et un vampire du nom de Jim. Ca donne une bonne ambiance au jeu, on aurait apprécié plus de variété dans les commentaires.

Sur le reste, l’ambiance de stade déchaîné, les bruits de coups au ralenti… tout participe et l’ambiance est agréable et bien rendue.

 

Notre avis

 

Sur le principe, c’est un jeu qui a bien plus à l’ensemble de l’équipe. Du sport, des combats, des commentaires humoristiques : tout pour plaire… à regarder. Quand il faut s’y atteler réellement, ça se complique !

Tout le monde est resté concentré tout au long du test, ce qui n’est pas toujours le cas.

Mais comme nous l’expliquions, il faut envisager une tactique d’ensemble, la décomposer en mouvements et actions de chaque membre de l’équipe en tenant compte des capacités de chaque membre. Et ça c’est pour chacun des 16 tours. Etonnament, alors que les choses se font naturellement sur un jeu de foot, imaginer l’action mouvement par mouvement a beaucoup perturbé l’équipe.

Ca demande donc une capacité d’analyse et d’anticipation que n’ont pas toujours les personnes en situation de handicap mental, ce qui est le cas de tous nos testeurs.

Autre difficulté possible, il faut également être capable de maintenir son attention tout au long de la partie puisqu’elle peut durer deux bonnes heures. « C’est long comme jeu » confirme Nono. Ce n’est pas non plus possible pour tous. En mode campagne ou coupe, contre l’ordinateur, on peut sauvegarder et s’arrêter à n’importe quel tour, donc ça reste possible. Mais en ligne, c’est impossible.

L’équipe est un peu frustrée puisqu’intéressée par le concept, mais en difficulté pour l’utiliser.

 

Et si j’ai un handicap visuel ?

Il y a beaucoup d’information, mais l’interface est assez grande, complète et colorée. C’est donc bien visible. Zelda et Matboss n’ont pas eu de difficultés à ce niveau là.

 

Et si j’ai un handicap auditif ?

Pas non plus de grosse difficultés repérées à ce niveau puisque les indications visuelles viennent compenser. On ne perd donc que les interventions des commentateurs qui sont plus des éléments d’ambiance que de jeu.

 

Et si j’ai un handicap mental ?

Vous l’aurez compris, pour ce type de profil le jeu est bien trop complexe à assimiler dans la plupart des cas. Beaucoup de règles et de choses à maîtriser. De plus, cette attention soutenue doit le rester sur une longue durée, 2 heures pour un match. Avec un long apprentissage, il peut être utilisable en local, mais c’est peu probable.

 

Et si j’ai un handicap moteur ?

C’est un jeu qui vous donne un avantage précieux : du temps. Pour Nico, dans la plupart des jeux, c’est le fait de devoir utiliser plusieurs touches ou sticks qui rend le jeux difficile à utiliser d’une main. Là par contre, avec plusieurs minutes par tour et un peu de pratique, il est tout à fait jouable. Surtout que vous n’aurez pas besoin de combinaisons de touches, tout se fait action après action.