Clair Obscur : Expedition 33 – test d’accessibilité

Il aurait été difficile de passer à côté de Clair Obscur : Expedition 33 tant il fait parler de lui depuis sa sortie. Et pour tout vous dire, à titre personnel, je le trouve exceptionnel. En effet, il montre qu’on peut faire un grand jeu avec une équipe à taille humaine. Ensuite il se démarque par son histoire profonde, en équilibre constant entre tristesse et pointes d’humour et ses personnages attachants. Enfin, pour la beauté de son univers et l’ambiance qu’il installe.

TypeRPG tour par tour
EditeurKepler Interactive
DéveloppeurSandfall Interactive
Date de sortie24 Avril 2025
Classification 16 ans et plus

Clair Obscur : Expedition 33 est le premier jeu de Sandfall Interactive. Et quel premier jeu ! Toute la presse l’encense avec un 92 sur Metacritic et plus d’un nom du jeu vidéo l’a mentionné comme un jeu qui marquera.

Côté histoire, on découvre un univers où une créature quasi divine, la Peintresse, est apparue il y a 67 ans. Chaque année, elle inscrit sur un immense monolithe un nombre qui réduit d’année en année depuis le 100. Et lorsqu’elle efface un nombre, tous les humains ayant cet âge disparaissent, le gommage comme l’appellent les habitants de Lumière. Cette ville est le reste d’un Paris en ruine, expulsé lors de la Fracture et protégé des Névrons, les créatures de la Peintresse, par un dôme.

Pour mettre fin au gommage, Lumière envoie régulièrement des expéditions, généralement formées de ceux voués à disparaître au prochain gommage. Quitte à disparaître, autant que ce soit en essayant de rompre ce cycle mortel. Nous allons donc suivre Gustave, chef de l’expédition 33 qui part juste après avoir perdu son amour lors du dernier gommage. Il est accompagné d’une jeune épéiste de 15 ans qui a perdu ses parents. Elle suit Gustave qu’elle considère comme un frère, voire un père, puisqu’il l’a prise sous son aile depuis. Le reste de l’expédition est composée d’autres personnes de 33 ans, dont Lune, versée dans la magie de la Chroma, et Sciel qui utilise une sorte de cartomancie magique.

Clair Obscur : Expedition 33 est donc un jeu de rôle au tour par tour dynamique. Comment on interprète cela ? Et bien la référence la plus citée est la série des jeux Persona. Le jeu va essentiellement se passer dans des zones assez fermées, en couloir diront certains. Vous avancez avec le personnage de votre choix dans le groupe. Parfois, vous devrez utiliser des grappins pour passer un précipice. La touche X, ou carré sur PS, apparaît alors pour vous prévenir. Vous découvrirez parfois des passages cachés pour trouver des ressources et du matériel. Si les passages sont souvent bien cachés, les objets sont signalés par un faisceau de particules de couleur : blanc pour la chroma qui sert de monnaie du jeu, violet pour les améliorations…

A tout moment sur la carte principale ou lorsque vous croisez un drapeau d’expédition dans les zones d’exploration, vous pouvez accéder au menu d’amélioration des personnages. Il est aussi possible de se reposer pour récupérer la vie, et vos ressources : les potions de vie, d’action et de réanimation qui sont limitées en nombre.

Vous croiserez régulièrement des ennemis et vous entrez alors en mode “Combat”. Les 3 membres du groupe que vous aurez sélectionnés comme principaux apparaissent alors face au groupe de un à trois ennemis. Tous jouent dans un ordre affiché sur la gauche et déterminé par l’initiative de chacun. Chaque ennemi a sa jauge de vie et se protège parfois avec des boucliers qui annulent une attaque, quelle que soit sa puissance. Il faudra bien sûr vaincre tous les ennemis pour sortir du combat et reprendre votre route.

Le combat est très particulier. Chaque personnage a sa façon de jouer. Pour généraliser, vous devez générer des points d’actions (PA) avec des attaques et tirs simples. Vous les dépensez ensuite en utilisant de puissantes compétences. Lorsqu’une compétence est lancée, une animation démarre et vous devez appuyer à un ou deux moments précis, des QTE donc, pour obtenir un effet critique.

Pour chaque personnage, certaines compétences vont créer une ressource ou un état alors que d’autres vont les utiliser. Par exemple, Lune génère des éléments de feu, éclair, terre et glace qui vont renforcer les compétences. Les compétences de Maelle la mettent dans une pose offensive, défensive ou virtuose qui renforcent également les compétences. Il va donc falloir enchaîner de façon idéale les gains de PA et ressources pour être plus efficace. Cela peut être très stratégique vu que vous débloquerez de nombreuses compétences en gagnant des niveaux à chaque combat. Mais en combat vous devez n’en choisir que 6.

Pour ajouter une couche de complexité, vous allez débloquer énormément de Pictos et de Luminas. Vous avez 3 Pictos actifs qui vous donnent des bonus de statistique et une capacité passive. Comme vous êtes limités à 3, vous pourrez choisir en plus un nombre limité de Luminas. Ce sont des versions limitées des pictos puisque vous n’avez que la capacité, pas le bonus de statistique.

zOn a donc un grand nombre de possibilités entre choix des équipes, leurs compétences, leurs pictos et leurs luminas. C’est l’aspect jeu de rôle de Clair Obscur : Expedition 33. Si vous le maîtriser bien, vous serez très puissants.

Mais les ennemis ne sont pas en reste. Chacun a tout un ensemble d’attaque qu’il lance aléatoirement quand c’est son tour. Une attaque peut comprendre plusieurs coups au corps à corps, à distance ou une alternance des deux. Chaque coup est donné à un rythme plus ou moins rapides. Ce peut être des coups normaux ou spéciaux appelés “gradients”. Vous avez le choix de bloquer chaque coup avec l’esquive, avec B ou rond, ou la parade, avec RB ou R1. Il faut cependant le bloquer exactement au moment du coup. C’est obligatoire avec la parade. Avec l’esquive, si vous êtes pile au moment du coup elle est parfaite, mais vous avez une petite marge pour une esquive simple. Si vous loupez, vous prenez les dégâts.

Vous l’aurez donc compris, si on a une mécanique au tour par tour, la partie “défense” va être très exigeante dans les combats. Et ça, pour nous qui nous intéressons tout particulièrement à l’accessibilité, vous sentez bien que ça annonce des problèmes si ce n’est pas compensé. On vous détaille tout cela !

Et si j’ai un handicap moteur ? 5 / 10

Et le suspens ne va pas être très long : la compensation de cette difficulté de jeu n’est pas entièrement compensée. Cela commence dès la prise en main. En effet Clair Obscur : Expedition 33 ne propose pas de réattribution des touches, du moins pas sur console. Sur PC, on peut les modifier.

En combat vous utiliserez les 4 boutons de façade pour choisir la compétence, les directions pour sélectionner l’ennemi, la gâchette gauche et le joystick droit pour viser, la gâchette droite pour les parades gradients et le bouton arrière droit pour les parades. L’esquive se fait sur B ou rond.

En exploration, le X ou carré sert pour toutes les interactions : ramasser des objets, parler ou utiliser les grappins. Le Y ou triangle sert pour le statut et la potion de chroma. Le bouton RB ou R1 sert à prendre l’initiative quand vous approchez d’un ennemi. Vous aurez besoin des joysticks pour gérer la caméra et le déplacement. Les gâchettes pour viser, tirer et courir.

Il n’y a pNotez que pour certaines actions comme l’achat de compétences, il faut maintenir certaines touches pendant 2 secondes pour valider l’action. Il n’y en a cependant pas en combat. Pas de combinaisons de touches non plus, chaque touche est en appui simple.

Donc même si le nombre de touches est limité, impossible de les disposer à votre convenance. Il y a cependant quelques aides utiles, à commencer par 20 degrés de réglage de la sensibilité du joystick de caméra uniquement. On peut également inverser les axes de caméra.

Pour ce qui est de la fatigabilité musculaire, on peut désactiver les vibrations et passer la course et la visée en “activation” pour ne pas devoir maintenir les gâchettes appuyées. Comme on est au tour par tour et que chaque attaque ou défense ne demande pas plus de 4 ou 5 interactions. Il est facile de récupérer entre les phases d’action.

Mais le gros écueil, certainement insurmontable pour pas mal de joueurs et joueuses, ce sera le besoin de réflexe. On l’a dit en décrivant la jouabilité, en attaque il y a des QTE pour faire des effets critiques. L’une des seules options d’accessibilité du jeu est de pouvoir les désactiver. Les QTE sont automatiquement passés, mais forcément, plus d’effet critique. On perd donc un peu en puissance.

Par contre, pour la défense, il n’y a aucune aide technique. Il faut bloquer pile au moment du coup, et c’est très difficile. En effet, il faut bien anticiper des coups qui parfois restent suspendus quelques dixièmes de secondes avant de tomber. Le seul moyen ? Repérer quelle attaque va tomber, elle est annoncée dans un cartouche en haut de l’écran. Et il faudra apprendre tous les enchaînements de coups de l’adversaire. Par exemple, s’il écrit “tel ennemi attaque 3 coups” vous savez que ça va être attaque rapide, attaque rapide puis attaque lente. À force de croiser les 3 ou 4 types d’ennemis de la zone, vous apprenez. Mais à chaque zone ça change. Et les boss ont bien plus de coups variés.

Comment s’en sortir si on a des problèmes de réflexes ? Et bien malheureusement la seule parade c’est de passer en difficulté “Histoire” pour prendre moins de dégâts. Vous survivrez plus longtemps. Soyez également obstiné. Si vous mourrez, vous reprenez juste avant le combat avec les ressources qu’il vous restait. Il faut donc répéter jusqu’à connaître chaque attaque ennemie. Repérez aussi les faiblesses de chaque ennemi. Certains ennemis sont fragiles à certains éléments. Prendre la bonne arme peut aider.

La note est donc mitigée, surtout sur console où on ne peut réattribuer les touches !

Et si j’ai un handicap visuel ? 3 / 10

Nos premiers tests avec l’équipe nous avaient posé des question et les retours de GummyMouton sont venus confirmer cette première impression.

Allons à l’essentiel : là encore, c’est surtout le système de combat qui va mettre beaucoup de joueurs et joueuses en difficulté. En effet, lorsque l’ennemi attaque, c’est un enchaînement de coups qu’il faut bloquer avec une timing très précis. Il faut parer au moment précis du coup ou esquiver avec une marge de l’ordre de la seconde.

Et le seul moyen de savoir qu’un coup arrive, c’est de bien observer l’animation. Il y a bien des sons, mais ils sont d’ambiance et non isolés. Il n’y a pas de renfort sonore ni de flash préventif, c’est de la pure animation. Le type d’enchaînement est annoncé, mais une seconde avant de démarrer, par écrit et en haut de l’écran dans une police peu contrastée. Cela déconcentre plus qu’autre chose puisqu’il faut regarder en haut de l’écran l’annonce, puis il faut se concentrer sur l’ennemi et le bon quand il y en a plusieurs.

Autrement dit, avec des troubles de la vue, ça devient extrêmement compliqué. D’autant plus que certains ennemis ont des armes invisibles ou font des attaques d’onde au sol peu visibles. Les ennemis volants ne sont touchés que par vos tirs. Il va donc falloir viser avec le joystick, sur les points faibles pour être efficace. C’est même parfois sur des éléments mobiles qui tournent autour de l’ennemi pour faire des attaques de zone. Là encore, à part le viseur qui est une croix blanche qui passe au rouge quand il est sur l’ennemi, il y a peu d’aide visuelle et il n’y a pas de visée automatique dans les options.

Le reste des phases de combat sont correctes cependant. Vous avez en effet bien le temps de lire les compétences expliquées dans des encarts sur fond noir. Vous avez le temps de sélectionner la cible, avec les touches pour le corps à corps, sans limites de temps. Et pour l’attaque, les QTE qui sont aussi exigeants que l’esquive en réflexes, peuvent être automatisés.

Le combat sera donc un vrai problème. Comme expliqué plus haut, le seul moyen d’éviter cela reste le niveau “Histoire” et l’obstination pour passer les combats. En effet, on encaisse bien mieux les dégâts, donc la défense est moins vitale. Et en cas de mort, on reprend juste avant. Mais cela restera assez frustrant.

L’exploration n’est pas aidante. Dans la partie monde, on voit les personnages de haut avec un effet de flou souvent. Mais il y a une carte avec les lieux importants sous forme de vignettes avec un contour blanc qui contraste un peu et une grosse croix rouge pour l’objectif. Votre position est marquée par une flèche aux contours noirs.

Mais lorsque vous êtes dans une zone, plus de carte ! Ce n’est pas une zone libre, on est plutôt dans des couloirs. Cependant, il n’y a pas de bruit de collision. De plus, le personnage ne s’arrête pas face à un obstacle, en tout cas pas si on arrive autrement qu’à angle droit. Par contre, on ne peut pas tomber. Enfin, pas dans tous, car j’ai encore en tête le cauchemar de devoir faire tout un parcours sur des bûches en glissant à chaque pas ! Heureusement, c’est pour une quête annexe pour une tenue, donc pas utile.

L’environnement est très coloré avec de nombreux effets de particules. Ceux-ci peuvent gêner la vision précise. Les ennemis ne ressortent pas dans leur environnement. Un petit faisceau de particules de lumière de diverses couleurs identifie les objets à ramasser. Vous pouvez régler un filtre pour jouer sur ces couleurs si vous aviez un trouble daltonien de perception des couleurs. Il existe certains objets rares cachés sous des dômes lumineux. Pour les ouvrir, il faut trouver dans l’environnement trois zones scintillantes. Elles sont souvent bien cachées et lointaines. Vous devez tirer, en visant donc, sur les 3 pour dissiper le dôme. Sans son de renfort ou aide à la visée, on sera donc en difficulté.

Côté interface, si elle est assez lisible, il sera également possible de choisir parmi trois taille de texte. Vous ne pouvez choisir la couleur ou ajouter un fond opaque. Mais pendant les conversations, qui sont de base sur fond légèrement opaque, vous avez le temps de lire. En effet, c’est vous qui décidez de passer au texte suivant. Malheureusement, lors des cinématiques, le texte défile automatiquement et il est sur l’image, sans aucun fond. Dommage quand on sait que pour renforcer l’effet cinématographique, il y a des bandes noires au-dessus et au-dessous de la vidéo. Il va donc falloir bien se concentrer sur l’audio. Notez qu’il n’y a pas d’audiodescription.

On aurait aimé avoir plus de contraste dans l’interface. On ne voit pas toujours bien ce qui est sélectionné, comme le personnage ou les Luminas. De plus, pour certaines actions, il faut maintenir la touche appuyée pour valider. Un rond entoure progressivement la touche, mais très peu contrasté. Ce n’est donc pas flagrant, et on peut avoir l’impression que la touche ne fonctionne pas.

Clair Obscur : Expedition 33 repose donc beaucoup sur le visuel dans son gameplay. Et son environnement très stylisé, certes magnifique, le rend difficilement lisible lorsqu’on a des troubles visuelles. La note est donc sans appel et on ne peut vous le conseiller.

Et si j’ai un handicap auditif ? 6 / 10

On vient de reprocher à Clair Obscur : Expedition 33 d’être très porté sur l’aspect visuel en termes de gameplay. C’est donc qu’il devrait être accessible pour une personne malentendante ou sourde. D’autant plus que le combat n’est pas dynamique. Les ennemis sont bien face à vous. Il n’y a pas de souci sur la gestion des ennemis hors champ visuel une fois le combat lancé.

L’histoire a une place importante. Les discussions et cinématiques sont nombreuses. C’est là qu’il peut y avoir une difficulté. Les réglages des sons permettent de mettre les voix en avant pour la concentration. Mais la qualité des sous-titres va poser un problème.

On l’expliquait sur l’aspect visuel, on peut régler la taille et afficher le nom du locuteur. Mais vous n’avez pas la main sur les couleurs et les contrastes. La lisibilité est parfois très mauvaise sur les cinématiques au fond clair.

De plus, il n’y a pas de piste de sous-titres dédiée vous donnant l’information sur les éléments non verbaux, comme le ton ou le contexte. Cela peut rendre les discussions difficiles à comprendre, d’autant plus qu’il n’y a pas d’indication sur la position des locuteurs.

Clair Obscur : Expedition 33 est donc un jeu fortement narratif qui a des lacunes sur le sous-titrage. Ça peut donc être un problème.

Sur la partie d’exploration, peu de difficultés. Vous aurez parfois besoin du grappin pour aller d’une zone à l’autre. Il faut alors repérer le point d’accroche du grappin et appuyer sur la touche d’interaction. La manette vibre lorsqu’un point d’accroche est à proximité. Cela vous incite donc à le chercher.

Les ennemis sont souvent bien intégrés dans l’environnement. On les entend généralement avant de les voir. Si vous ne les entendez pas, il va donc falloir garder l’oeil ouvert pendant les phases d’exploration. Surtout dans le monde où le zoom arrière est important et les éléments comme les ennemis plus petits.

Au niveau de la gestion du son, vous allez retrouver un réglage classique des différentes sources sonores. Cependant, pas de possibilité de passer le son en mono pour faciliter la compréhension. Quant aux vibrations, elles ne sont que peu utilisées. D’ailleurs, seule la proximité des grappins fait vibrer, pas les autres interactions comme les prises d’escalades ou les items à ramasser.

Clair Obscur : Expedition 33 devrait donc techniquement être jouable pour une personne sourde ou malentendante, mais avec une perte possible d’information sur l’aspect narratif qui est très présent dans ce jeu.

Et si j’ai un handicap cognitif ? 4 / 10

L’équipe apprécie les jeux d’action RPG. Et Clair Obscur : Expedition 33 a bien intéressé. Mais pour des personnes avec des troubles cognitifs, c’est la dose de RPG qui va souvent faire qu’il est accessible ou non.

Et ici, on est sur un RPG tactique. En effet, pour être efficace dans les combats, il faudra surtout bien analyser votre adversaire, ses techniques et ses faiblesses. C’est par cet apprentissage que vous pourrez décider de la meilleure tactique : quelle équipe je choisis, avec quelles compétences et quelles bonus ? Il y a une multitude de combinaisons possibles. Et chaque personnage à sa façon de maximiser ses actions : gérer les éléments avec Lune, les charges avec Gustave…

Lors de nos tests en équipe, on a donc vite compris que quelque soit le profil, c’était un aspect du jeu très difficile à gérer !

ePour certains de nos testeurs, la concentration est un vrai problème et les combats lents au tour par tour, où il faut analyser et choisir parmi la dizaine d’options de combat, c’est complexe. En effet on peut tirer, utiliser une des 6 compétences ou un des 3 objets à disposition. Et dans la bande, appuyer frénétiquement sur le A est souvent la plus simple… et loin d’être la plus efficace dans Clair Obscur : Expedition 33.

Pour d’autres, avoir le temps de voir ce qui se passe à l’écran est un gros avantage. Mais uniquement si on vous explique bien ce qu’il faut faire. Or, comme souvent, on vous explique les techniques une fois. Dans le menu de jeu, vous allez retrouver ces explications dans un didacticiel écrit. C’est donc peu utilisable pour ce profil de joueur. Pourtant, en prenant le temps de bien expliquer, plusieurs ont assimilé les bases et les ont bien appliquées ensuite.

Autre aspect généralement important, c’est généralement de savoir quoi faire. Or dans Clair Obscur : Expedition 33, on vous laisse beaucoup découvrir et fouiller par vous-même l’univers. Dans les zones d’exploration, il n’y a pas de carte du tout. Sans être vraiment labyrinthique les quelques possibilités et cul-de-sac font qu’on risque de se perdre si on a du mal à se repérer dans un monde en 3D riche.

Le jeu est intégralement en français, cela aide à suivre l’histoire dans les cinématiques. Mais de nombreuses discussions se font sans son. Il faut lire. Vous décidez quand passer à la réplique suivante. Cela vous laisse donc le temps de lire. Mais si c’est un problème pour vous, comme il n’y a pas de lecteur d’écran, vous manquerez beaucoup d’informations sur le monde.

C’est également le cas dans la gestion du personnage. En dehors d’une icône qui peut donner une idée de sa fonction, toutes les descriptions de pictos et luminas, qui sont la base de la création d’un profil de jeu, sont à l’écrit. En effet, c’est en les combinant qu’on devient spécialisé dans une stratégie. Par exemple améliorer les dégâts et bonus quand on fait une parade. Gagner un max de points d’action pour utiliser les compétences chères… Sans lire, il est quasi impossible d’avoir une stratégie efficace.

Notre avis

On comprend tout à fait l’enthousiasme autour de Clair Obscur : Expedition 33. Le jeu est magnifique, les sont des musiques épiques et les mécaniques de jeu sont très intéressantes. Et c’est d’autant plus frustrant de se rendre compte que le manque d’accessibilité va empêcher plus d’une personne d’en profiter.

C’est un jeu qui allie une bonne part stratégique et des réflexes exigeants. Deux écueils infranchissables sans aide. En effet, il vous faudra créer des build très spécialisés et des enchaînements de compétences puissants. Et en combat il vous faut avoir de très bons réflexes pour faire des critiques lors de vos assauts et éviter les attaques adverses avec un timing précis.

Les options vous permettent certaines choses, mais trop peu pour rendre Clair Obscur : Expedition 33 accessible à bien des profils. On peut certes automatiser les attaques, mais en sacrifiant les effets critiques. La seule solution reste de mettre la difficulté au plus bas. Un peu dommage quand on sait ce qu’il est possible aujourd’hui de faire pour nuancer les choses.

Review Scores

4.5
  • moteur - 5
  • visuel - 3
  • auditif - 6
  • cognitif - 4

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