Witcher 3

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Oui, ça faisait un moment que nous n’avions pas publié, mais juin a été un mois… agité et nos testeurs prennent leurs vacances chacun leur tour, alors l’été sera plus calme.

Mais ça ne nous a pas empêchés d’avancer !  Ce sont donc pas moins de 3 articles qui vont se suivre, en commençant par un jeu que nous attendions, enfin au moins Nono et moi-même, depuis le Paris Games Week de l’an dernier : Witcher 3


    
 Editeur                      CD Projekt Red

     Développeur            CD Projekt

     Type                           Jeu de rôle

    Date de sortie         19 Mai 2015

    Classification          18 ans et plus

 

Witcher est donc une série qui comme son nom l’indique, en est à son 3ème épisode. Sa particularité ? Un monde médiéval fantastique, mais plus sombre et rude que ce qu’on peut retrouver dans le « seigneur des anneaux », père du genre, et bien d’autres. En effet, on y traite de racisme envers les non-humains, de violence entre seigneurs, de guerre entre peuples, de politique, de manipulation, de femmes battues… des sujets on ne peut plus sérieux.

Pas de « gentils » ou de « méchants » ici. Encore moins le héros, Geralt de Riv, qui traîne le surnom de « Boucher de Blaviken ». Son métier ? Chasseur de monstre professionnel. Pas de pitié, pas de sentimentalisme, il prend les contrats et les règle… bien souvent au fil de son épée d’argent, mais pas toujours. Pour remplir sa tâche, il a subi un entraînement poussé et il a miraculeusement survécu à l’absorption de substances mutagènes qui font de lui un « mutant », un humain sensible à la magie et usant de substances mortelles pour améliorer ses capacités : un SORCELEUR.

Les personnages que vous croisez sont rarement ce qu’ils paraissent et les monstres ne sont pas toujours ceux qu’on pense. La moindre petite histoire que vous allez vivre vous posera des cas de conscience : dois-je tuer ce loup-garou pour ce qu’il est ? ou sa belle-soeur qui a utilisé cette malédiction pour se débarrasser de sa propre soeur ? Quel que soit votre choix, il aura des conséquences. Vous libérez ce pauvre soldat attaché et suppliant alors que les monstres grouillent autour de lui ? Vous l’apprendrez bien plus tard, mais aussitôt libre il a reformé une troupe de bandits qui détroussent les pauvres voyageurs.

Vous l’aurez donc compris, c’est un univers mature et sans concession avec un héros qui n’a pas que de bons souvenirs et pas mal de casseroles derrière lui. C’est dans ce contexte qu’il part à la recherche de sa fille adoptive, Ciri, qu’il sait poursuivie par la Chasse Sauvage, une horde de spectres chevauchant avec l’orage et annonciatrice de désastre. On les accuse d’enlever des gens pour les emmener dans leur dimension. Il ne faut donc pas perdre de temps et Geralt fera tout pour retrouver sa fille.

 

Interface

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Le démarrage du jeu est classique et donc problématique pour les non-lecteurs. Mais avec un apprentissage, on s’en sort souvent puisque; comme dans de nombreux autres jeux, on vous demande de régler la taille de l’interface et la luminosité en faisant apparaitre un symbole. Rien de très compliqué et au pire on peut le passer en appuyant sur la touche de validation, le « A » sur Xbox one.

On aboutit ensuite à des questions sur une éventuelle sauvegarde du witcher 2 (sinon le jeu la simule) et le niveau de difficulté qui sont au nombre de 4, de « balade tranquille » à « fou furieux ». Et vu le niveau de difficulté assez élevé de certains monstres, il vaut mieux régler suivant le joueur. Il faudra donc un accompagnant pour les non lecteurs.

Le jeu démarre ensuite par une plongée dans l’histoire sous forme de cinématiques. C’est une des caractéristiques du jeu, elles sont nombreuses, très bien tournées comme un film, parfaitement intégrées dans l’histoire et avec les éléments du jeu. Si vous avez éteint la bougie juste avant, elle le sera dans la vidéo !

Le héros, Geralt, est dans un rêve, l’occasion de se familiariser au jeu puisqu’il vous est expliqué toutes les fonctions du jeu dans un didacticiel… malheureusement c’est écrit, même s’il y a beaucoup d’icônes pour montrer où appuyer. Il est donc conseillé d’avoir quelqu’un dans les premiers instants du jeu pour bien intégrer les fonctions. 

Une fois en jeu, vous êtes dans un monde totalement ouvert, donc il faudra être autonome. C’est un jeu de rôle, cela veut donc dire plusieurs choses :

– Vous vous engagez dans une longue histoire pleine de rebondissements et il y aura des dizaines de petites histoires annexes

– Votre personnage va évoluer dans le temps, il va falloir le construire petit à petit en mettant des points dans ses capacités quand il en gagne, à chaque niveau. Comme vous le voyez, l’interface est très visuelle sur les compétences. Il faudra lire pour savoir l’effet en détail et un bon niveau de compréhension pour « combiner » les effets.

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– Il va falloir équiper votre personnage avec du matériel trouvé ici et là, fouiller et ramasser ce que vous trouvez pour les revendre ou fabriquer des potions, trouver des forgerons et armuriers… Là encore, c’est très visuel, chaque objet étant représenté graphiquement et les derniers ajouts sont marqués d’une petite étoile jaune. On voit si l’équipement trouvé est meilleur quand les chiffres sont verts ou moins bon, et donc revendable, s’ils sont rouges. La difficulté vient du nombre impressionnant d’objets à gérer, conserver (ingrédients), échanger, transformer… à terme ça demande un bon niveau de compréhension pour la fabrication des objets rares.

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– En jeu, les choses sont claires : la mini carte se détache bien du fond, on y voit des icônes très compréhensibles pour chaque chose, le cheval, le marchand… et une petite flèche rouge sous l’icône vous dit s’il se trouve au-dessus ou au-dessous de vous.

Une flèche jaune en bord de carte indique la destination actuelle et des pointillés sur les routes vous montrent le chemin à suivre, même si Nono et Jukebox trouvent que « c’est pas facile de voir où on doit aller » alors que Kitoo dit « bien se repérer avec les images sur la carte ». Il faut donc s’habituer à vérifier la carte et apprendre à repérer les indications. Il y a même la distance en pas juste à côté pour vous faire une idée du chemin qu’il reste à faire. La notion de repère spatial peut donc jouer dans cette partie de l’interface. Le temps actuel, l’heure et l’état, comme ensoleillé ou pluvieux, sont affichés.

Enfin, en dessous, se trouve les étapes à réaliser pour la quête en cours. Là par contre c’est écrit.

En bas, un rappel écrit de ce que fait chaque touche dans la situation actuelle. Si vous ne savez pas lire, ça vous dit au moins quelles touches sont utiles.

En cours de combat, on ajoute en haut à droite une barre de vie bien visible pour vous, chaque ennemi ayant la sienne au-dessus de lui, rouge si humain, blanche si monstre pour vous savoir quelle épée dégainer. « On voit bien l’énergie des monstres qui descend quand on tape » précise Matboss. Sous votre barre de vie, une autre barre montre votre niveau de magie.

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– « Et je fais quoi maintenant » me direz-vous ? Et biens ce ne sont pas les activités qui manquent comme le montre la carte ci-dessous. Chaque point d’interrogation est un lieu inconnu où il se passe quelque chose. Les icônes sont claires et le code-couleur très utile : blanc c’est à faire, gris c’est déjà fait, les panneaux verts ce sont les points pour voyager de l’un à l’autre rapidement, en jaune ce sont les panneaux d’information avec de nouvelles quêtes disponibles et le rond votre objectif sélectionné. Il faut maîtriser le zoom sinon « les points sont un peu petits, mais on voit bien les bâtiments au moins » dit Matboss.

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On peut donc féliciter l’équipe pour leur interface très visuelle permettant aux non-lecteurs de s’y retrouver assez facilement dans les menus d’inventaire, personnage, carte… Par contre, c’est un jeu de rôle, donc il y forcément plein d’histoires, pleins d’informations et du coup beaucoup d’écrits. Il faudra de l’aide pour aller au fond des choses, car la difficulté est progressive.

Gameplay

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 En terme de jouabilité, une fois la période de prise en main passée avec des apprentissages plus ou moins longs suivant la personne, on se rend vite compte que c’est un jeu qui est exigeant, surtout au niveau des combats.

Le bon côté est que les touches sont simples : un coup fort, un coup rapide, une esquive, une roulade et hop c’est bon. Ajoutons un bouton d’esquive, un pour lancer/tirer et un pour déclencher la magie et on a fait le tour. « Ca va pour la prise en main, j’arrive à suivre » précise Nico. « Oui, le perso est facile à manier quand on a appris les boutons » dit Nono. En appuyant un peu partout dans la panique de l’action pour certains, on arrive tout de même à agir et s’en sortir. Pas de combinaisons compliquées, c’est déjà ça.

Là où ça se complique, c’est que rapidement on se rend compte qu’une certaine maîtrise est nécessaire pour ne pas être débordé. « C’est compliqué, j’ai voulu tuer les méchants, mais j’ai pas réussi, ils me faisaient courir et j’ai du mal avec la caméra » explique Jukebox. Combattre un monstre, ok, mais quand c’est une meute de 5 ou 6 qui court et saute effectivement tout autour de vous, c’est une autre affaire si vous ne savez pas esquiver au bon moment ! Et je ne parle même pas des situations où il faudra jongler entre les magies pour se protéger puis attaquer. Cette difficulté a un peu refroidi Nono qui attendait tellement le titre, mais heureusement, on peut régler la difficulté en cours de partie.

Côté activité, il y a de quoi faire ! C’est un monde ouvert, vous pouvez donc vous balader où cela vous chante et vous ne tarderez pas à tomber sur un lieu important, un personnage qui vous interpelle… « C’est bien, on peut parler aux gens n’importe où » explique Matboss. 

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Mais attention, on s’est habitué aux jeux faussement « libres » où vous pouvez vous promener sans risque dans votre secteur, mais si vous quittez la zone de votre niveau, c’est soit inutile, soit vous mourrez en 2 minutes. Bref c’est libre… tant que vous restez dans la zone de votre niveau.

Dans Witcher 3, c’est totalement mélangé : vous pouvez vous promener sur une route tranquille, éliminer quelques loups pas bien méchants avant de tomber sur un camp de guerriers armés jusqu’aux dents. Là vous approchez en vous disant, « bah, les loups c’était tranquille » et vous approchez assez pour que la barre de vie de l’ennemi qui vous charge apparaisse ainsi que son niveau et, s’il est trop fort pour vous, une belle tête de mort rouge qui ne veut dire qu’une chose « FUYEZ !! »

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Vous pouvez donc explorer, suivre l’histoire principale, faire les quêtes secondaires que vous croisez, accepter les contrats de chasseur de monstres affichés dans les villages, partir en quête de plans secrets pour une armure exceptionnelle, libérer les villages assiégés… bref, de quoi faire et à mon avis une grosse centaine d’heures de jeu pour tout faire.

A de nombreuses reprises, vous devrez faire appel à votre sens de sorceleur, c’est un état second qui vous permet de repérer les éléments importants : objets à ramasser, pistes et indices laissés par vos proies, provenance des cris d’animaux… c’est très pratique et cela met les éléments clés en surbrillance, très apprécié. « On voit quoi faire » précise Nono.

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Et comme les développeurs se disent qu’on va s’ennuyer après un mois, des contenus téléchargeables gratuits avec des nouvelles missions sont déjà annoncés !

 Graphisme

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 Comment dire… waouh ! « J’adore le personnage avec sa queue de cheval et ses deux épées dans le dos » nous dit Matboss.

Bon, c’est sûr que vous allez tomber sur quelques petits bugs graphiques, que votre cheval va rarement, mais parfois, bloquer entre deux arbres ou arrêter en pleine course parce qu’il y a un pavé trop haut dans la route… mais à part en cherchant la petite bête, on ne peut dire que « c’est beau !! »

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La portée de vue est impressionnante, les couleurs superbes, surtout au lever et coucher de soleil, la végétation est dense et « on voit le vent dans la nature » remarque Matboss, les orages sont impressionnants et en même temps superbes… Difficile de dire mieux. Les titres de nouvelle génération offrent des environnements sublimes comme le précédent Lara Croft et d’autres.

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Ambiance

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 L’univers est particulier et mérite son classement 18 ans et plus. C’est sombre, dur, parfois choquant et vous serez confronté à la violence, aux insultes, aux blessures pas belles à voir, à des « gueules cassées », des personnages qui ont une vie difficile. Mais aussi à l’amour (et parfois sexe, il y a des scènes dénudées), à l’amitié, à la loyauté et tout ce qui fait un monde complexe.

C’est moins agressif qu’un GTA volontairement choquant par sa violence gratuite ancrée dans notre réalité, car dans ce monde elle se justifie pour la survie et surtout le monde est loin du notre, difficile également de s’identifier à un mutant aux yeux de chat avec deux énormes épées dans le dos.

Sinon le doublage est excellent en français, les nombreuses vidéos intégrées dans l’histoire donnent l’impression de la vivre, le scénario est tel qu’on est tenu en haleine tout du long et l’importance de nos décisions telle qu’on hésite à chaque choix, surtout que ceux-ci sont parfois difficiles et on l’apprend souvent trop tard, lourds de conséquences.

A noter cependant, même si le jeu est en voix française, il est nécessaire de savoir lire pour les phases de discussions puisque les réponses, elles sont écrites et impossible de savoir ce qu’elles sont sans avoir cliqué dessus…

La bande originale du jeu est aussi très bonne « j’aimerai bien l’avoir » nous dit Nono. Effectivement, elle change des musiques épiques et colle bien au monde.

Global

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Vous l’aurez deviné en lisant l’article : on l’attendait et nous n’avons pas été déçus. Ce jeu fait l’unanimité chez les joueurs et se pose comme une future référence du jeu de rôle occidental. Mais qu’en est-il pour nos testeurs ?

Un très bon accueil avec une pointe de déception. On frôle le 10/10 pour l’ambiance et le fait qu’il soit tout en français : tout le monde suit l’histoire, c’est assez rare pour le dire. Graphiquement, le « waouh » est général puisqu’on est à 9 de moyenne.

Mais comme nous l’avons dit, c’est un jeu riche et exigeant par certains aspects comme le combat ou la fabrication d’objets qui nécessite de savoir lire. C’est ce qui fait pencher un peu la balance, mais juste un peu !

1 - vue     audio

 Les couleurs et la taille des éléments d’interface sont suffisamment tranchées et assez grandes pour être visibles et utilisables par tous sans gâcher la beauté du jeu.

1 - motricité     audio

Comme il n’y a pas de combinaisons de touches complexes, la manipulation de la manette reste gérable pour Nico. Cependant, dans les gros combats, les choses sont vite plus compliquées, car le placement du personnage, de la caméra et les réflexes sont  importants. Pour tout le reste du jeu, pas de problème, car à part quelques rares cas de réponse à temps limité, Nico a le temps de choisir.

1 - sourd     audio

 Aucun souci de ce côté, tous les dialogues sont sous-titrés donc même si un mot vous échappe, il est écrit dessous.

1 - mental     audio

Comme dit à plusieurs endroits, il va falloir lire pas mal : pour les infos, le bestiaire, les réponses dans les dialogues… les non-lecteurs auront donc besoin d’une aide pour jouer. Ensuite, c’est un jeu assez abordable.

 

 

 

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