Ca y est, l’équipe est en place. Tout le monde a rangé sa serviette de plage. Et on repart au boulot, un peu comme notre personnage dans Saints Row… enfin l’analogie en reste là !

Type	Action
Editeur	Deep Silver
Développeur	Volition
Date de sortie	23 août 2022
Classification	18 ans et plus

En effet, puisque dans Saints Row, le « boulot » en question tient plus de l’assassinat et autre crime. En effet, la licence Saints Row fut créée en 2006 pour venir jouer sur le terrain d’un certain GTA. Le studio Volition s’est vite rendu compte que le géant leur ferait trop d’ombre. Ils ont donc décidé de se démarquer par un univers déjanté, à l’opposé du côté plus réaliste de son concurrent.

Et pour partir dans le déjanté, c’est allé loin ! Jusqu’en enfer dans le 4e épisode, c’est pour dire. Du coup, histoire de repartir sur une meilleure base, ce Saints Row cinquième du nom nous propose un reboot de la licence. Nouveau héros qui démarre son premier boulot, on ne peut pas redémarrer plus loin.

Saints Row vous propose donc de démarrer une carrière de gangster dans un univers complètement fou. Entre les agences de « sécurité » aux méthodes extrêmes et les gangs sans scrupules, il vaut mieux savoir jouer du flingue ! Et ça tombe bien, c’est votre spécialité. Vous vivez avec des amis en colocation, tous dans un gang ou organisme différent. De l’animation en perspective.

Et en termes de jeu, vous aurez compris que le coeur du gameplay sera des combats frénétiques à l’arme à feu. Sur le toit d’une voiture, au minigun dans un musée… côté variété des environnements, vous ne serez pas déçus. Des vagues d’ennemis vous foncent dessus et il vous faudra user de tous vos atouts pour vous en débarrasser.

Entre deux, rien ne vous empêche de prendre quelques missions secondaires dans ce monde ouvert. Des contrats contre des ennemis, de l’exploration appareil photo au poing, des balades dans votre bolide – ou celui que vous aurez piqué à un pauvre gars arrêté au feu rouge – il y a en effet de nombreuses activités secondaires. Il faut bien arrondir les fins de mois ! Tout est sujet à expérience pour améliorer les boosts, les compétences et acheter le matériel dernier cri pour votre personnage.

Monde ouvert, activités multiples, combats frénétiques… des termes qui font présager d’autant de difficultés possibles du côté de l’accessibilité. Ces jeux d’action-aventure sont complexes et ce sont les plus difficiles à appréhender quand on a quelques limites. On voit ça ensemble.

Et si j’ai un handicap moteur ?

8 / 10

 

Vu l’intensité des combats dans Saints Row, il va falloir s’accrocher ! mais en plus des lances roquettes, le jeu nous propose un bel échantillon d’aides d’accessibilité et ça, on aime.

Pour la prise en main, vous pourrez compter sur la reconfiguration totale des touches pour réorganiser les actions. Elles sont nombreuses, donc ce sera de toute façon compliqué de tout avoir sous la main.

Vous trouverez également un menu poussé « Activer/maintenir » pour éviter de rester appuyé sur les touches. Essentiel pour la visée ou la course par exemple. Le réglage de la sensibilité est très fin avec 100 degrés pour chaque sens et sur les zones mortes. Vous avez aussi la possibilité de switcher les sticks manettes… ça demande du temps, mais il y a tout ce qu’il faut pour adapter la sensibilité à vos mouvements.

Quelques manipulations demandent des mouvements combinés, comme le fait de changer d’arme. Il faut maintenir la roue active avec le bouton arrière droit (peut être réglé en « activé » pour éviter le maintien) puis sélectionner l’arme avec le stick par des mouvements circulaires. Ca peut en gêner certains. Pour les coups spéciaux c’est l’autre bouton arrière à maintenir plus la touche du coup. Là aussi ça demande une ampleur de mouvement et/ou deux mains. Tenant cela en compte dans la reconfiguration des touches.

Le déplacement dans les menus est assez classique et peut être fait avec les touches directionnelles au lieu du stick. Les touches à l’arrière servent au passage d’un écran à l’autre.

Pour ce qui est du gameplay, vous l’aurez compris, la réactivité va être importante. Des groupes d’ennemis arrivent en continu tant que vous n’avez pas tué le ou les meneurs. Le corps à corps et anecdotique : l’essentiel se passe avec les armes à distance. Vous ne frappez souvent que pour vous dégager ou faire un coup spécial à l’ennemi.

Pour vous aider, on a tout de même de très bonnes choses ! Il est d’abord possible de régler finement la difficulté : moins d’ennemis, moins de boss, des niveaux variés, plus de résistance pour vous.. Ca va vous permettre de régler votre expérience de jeu à votre niveau d’apprentissage.

De plus, vous avez des aides sur la visée. Relâchez et visez à nouveau : le viseur se colle avec plus ou moins d’efficacité en fonction de vos réglages à l’ennemi le plus proche.

Avec tous les réglages à leur maximum, cela donne un visée simplifiée pour un tir efficace et vous êtes suffisamment résistant au dégâts pour ne pas avoir à gérer la mise à couvert. On peut rester sur place et tirer sur tout ce qui bouge. C’est assez plaisant !

Les déplacements sur la carte assez conséquente sont importants. Il y a parfois des trajets longs, mais ça fait partie du fun du jeu puisque tout est destructible et que vous gagnez des points à slalomer ou détruire le décor. Le trajet est bien indiqué dans la mini carte et au sol. Une conduite automatique aurait peut-être pu aider sur ce point, comme pour la visée.

Il est possible de désactiver les QTE dans les scènes plus scénarisées.

On a donc des aides techniques assez poussées, fines dans le réglage et sur la plupart des points de gameplay. Il faut voir l’évolution dans la durée de la partie, mais cela devrait rendre Saints Row assez accessible.

Et si j’ai une déficience auditive ?

7 / 10

Le son est très présent dans Saints Row. Entre musique, bolides et fusillades ce n’est pas ce qui manque. Et donc il va falloir gérer tout ça et vérifier qu’on peut s’en passer.

Côté gestion du son, on a trouvé dans les options de quoi modifier tout ça très finement et distinctement. Vous pouvez amplifier ou réduire les sources sonores. On peut amplifier les voix pour se concentrer sur les discussions. D’ailleurs une option permet de couper TOUT pendant une discussion. C’est perturbant quand il coupe tout en pleine apocalypse pour un seul mot, mais c’est efficace. On peut aussi gérer la musique et l’ambiance de façon assez classique, mais aussi réduire les bruits de moteur ou d’explosion plus agressifs et puissants à l’oreille.

Les sous-titres ont également une attention toute particulière. Et ils vont être particulièrement importants sur Saints Row vu que c’est un jeu en anglais sous-titré. Les non-anglophones, et on en manque pas en France, vont donc tous les utiliser.

On trouve de plus en plus souvent la possibilité d’afficher le locuteur, de jouer sur la taille et sur l’opacité du fond. Et ça c’est très bon pour ne rien louper. Mais Saints Row comporte pas mal de discussions et le débit est rapide. Une option va vous aider en ralentissant le rythme des sous-titres.

C’est très utile, mais le débit est tel dans les échanges qu’il reste encore parfois difficile à suivre. Et effet perturbant : l’option ralentit les sous-titres, pas le discours, vous êtes donc très souvent en train de lire le texte d’un personnage alors que c’est un autre qui parle. Mieux vaut cela qu’un texte qui défile trop vite, mais autant prévenir.

Une fois en jeu, nous n’avons pas pointé de gameplay uniquement sonore. Un bon point.

Le jeu n’est pas particulièrement basé sur l’infiltration, vous l’aurez compris. On est là pour sortir le lance-roquette et pulvériser l’ennemi, alors la discrétion… Mais c’est toujours important de s’attendre à un combat. Dans saints Row il faut compter sur la mini carte. Des points rouges bien visibles vous indiquent la position des ennemis donc gardez un oeil dessus pour ne pas foncer tête baissée dans une horde de Pantheras !

Une fois en combat, on retrouve un système d’alerte classique par affichage des sources sous forme d’arc de cercles rouges quand un ennemi non visible vous attaque. Ca vient compléter la mini carte avec une information directement dans votre champ de vision. Comme même Matboss se repère au son dans l’équipe, on n’a pas pu se rendre compte de l’information donnée par vibration lors des combats. N’hésitez pas à nous dire si c’est un complément d’information fiable.

Et si j’ai une déficience visuelle ?

8 / 10

Alors, disons-le de suite, le jeu est tellement blindé d’effets sonores et boosté à l’adrénaline qu’il me semble injouable pour une personne non voyante. Ne serait-ce que parce que l’absence de bruit de collision ne vous permettra pas de vous repérer dans le décor. Et donc impossible de se déplacer aisément.

Ceci étant dit, on va trouver dans Saints Row des options assez poussées. Dans un premier temps, votre attention se portera sur la facilité à appréhender les informations.

Si vous êtes atteint de daltonisme, vous trouverez des filtres adaptés pour modifier les couleurs à votre convenance, avec un support visuel pour le réglage de la puissance des effets. Par contre, vous trouverez cette option au milieu des réglages de la nudité et de la violence. Ne la ratez pas !

Une fois la couleur et la luminosité réglées, on peut se lancer. L’interface peut être personnalisée à votre convenance et améliorer la visibilité des éléments clés. Il est par exemple possible d’augmenter la taille de la mini carte essentielle au repérage des ennemis.

Il est possible de modifier les sous-titres également en terme de visibilité : couleur, fond, taille… ce sera important pour les non anglophones qui en dépendront pour suivre l’histoire.

Côté gameplay, vous trouverez des aides pour les aspects importants du jeu. Par exemple, pour le combat, il est possible de modifier la forme et la couleur du réticule assez finement puisqu’il y a 50 degrés de taille.

Par contre, le repérage des ennemis peut être un peu plus complexe. En jeu ils sont identifiés par la couleur de leur tenue (Panthéras plutôt rouge, Idoles plutôt flashy) et par le viseur qui devient rouge en croisant une cible. Ca peut être trop limité pour vraiment les distinguer. La mini carte vous sera donc essentielle pour les repérer grâce aux points très contrastés. Comme elle est en bas à gauche, il faudra donc avoir une bonne vue d’ensemble.

Autre élément clé du jeu, le déplacement en véhicule. C’est un GPS sous forme de flèche au sol. En choisissant la couleur pour peut mieux le faire ressortir, mais surtout vous pouvez renforcer cela en optant pour l’option de mettre des repères en hauteur. En effet, il est possible d’ajouter des « murs virtuels » dans les virages pour n’avoir aucun doute sur le trajet à prendre.

Le son est très présent. N’hésitez pas à réduire les sons parasites pour renforcer ceux essentiels au gameplay afin de vous aider.

Et si j’ai une déficience cognitive ?

4 / 10

Comme bien d’autres, Saints Row va directement mettre en difficulté le joueur non-lecteur en lui demandant de valider le contrat de licence, un long texte. En général, un clic sur le bouton standard suffit à s’en débarrasser, mais ici il faut le faire défiler vers le bas avant de le valider. Bien moins intuitif.

Et l’arrivée sur un menu écrit sans logo ne va pas arranger les choses. Le curseur est sur le début de partie, donc au moins on peut la lancer directement. Ce qu’on s’est empressé de faire, la patience de fureter dans les menus de réglage n’est pas le fort de la team 😀

Le jeu est en anglais sous-titré. C’est un nouvel écueil pour le joueur non-lecteur qui ne sera décidément pas aidé sur Saints Row. Il devra joué en devinant ce qu’il se passe par le jeu de scène, mais il n’en aura pas la compréhension complète.

Si on passe cette complexité, il faut ensuite pouvoir assimiler les actions de jeu. Et là encore c’est un problème potentiel. C’est un jeu d’aventure, donc comme c’est souvent le cas, on vous explique une fois les éléments, avec une petite vidéo en général, mais ensuite c’est tout. Pas moyen de retrouver ces explications dans les menus. Il y a cependant une option pour faire apparaître plus souvent les didacticiels, mais ce peut être encore trop peu pour bien assimiler le jeu.

Surtout que les activités ne manquent pas ! Entre les missions principales, les missions de chasseur de prime, de collecte… c’est un open world et on peut s’y perdre. Tout est centralisé sur le téléphone du personnage, avec des icônes repérables et compréhensibles, donc on peut s’y retrouver avec un peu d’apprentissages.

Heureusement, il y a aussi de très bonnes choses. On a pu notamment profiter de la grande souplesse de réglage de la difficulté. Il y a 5 niveaux de difficultés dont le niveau « Touriste » adapté à nos joueurs débutants. Mais au-delà de ça, on va pouvoir régler la fréquence des ennemis coriaces, la résistance du personnage, la faiblesse des adversaires, le temps pour les défis… c’est très poussé et donc on peut vraiment garder le curseur haut sur les aspects du jeu qu’on maîtrise en allégeant ceux qui posent problème.

Autre bon point, c’est la possibilité de gérer les sons finement : musique dans les menus, bruits d’interface, son en jeu, réglage des voix principales ou secondaires indépendamment… Et surtout réduire ceux plus agressifs comme les explosions ou les bruits de moteur. De plus, vous pouvez gérer les éléments plus choquants comme le sang, la nudité… Une maîtrise plus poussée des informations à l’écran aurait été un bon complément, mais celle-ci reste limitée.

On va donc avoir une maîtrise de l’impact du jeu que ce soit sur la gestion d’information sensorielle et la sensibilité personnelle, mais cela reste un jeu de gangsters trash. Sachant cela, attendez-vous tout de même à des situations de violence et parfois choquantes.

Le repérage en jeu est important. En voiture, pas d’erreur possible : vous aurez un GPS au sol avec la possibilité de le renforcer. Une option vous permet en effet de mettre des murs virtuels dans les virages pour bien identifier le trajet aux carrefours de ville. Donc aucune hésitation, même pour un trajet court, montez en voiture !

Pour la gestion des ennemis, une minicarte sous forme de radar vous les marque d’un point rouge. Il est possible de l’agrandir pour ne rien louper.

Comme la plupart des aides sont dans les menus, ça demande de mettre le nez au fond des options, celles dédiées à l’accessibilité étant séparées des autres et le tout écrit et sans image. Donc sans aide la prise en main telle quelle a donc été un peu compliquée pour nos joueurs. Une fois les options réglées, c’était bien mieux.

Des bonnes choses dans ce Saints Row, mais l’aspect anglais sous-titré et le besoin d’assistance pour le réglage fin vont laisser du monde sur le côté.

Saints Row doit être pris au dixième degré dans sa débauche d’humour et de situation folle et extrême. Il est fun, mais peut être compliqué pour les joueurs qui n’ont pas cette capacité.

Sur le plan technique, on ne peut que saluer ce qui est fait dans les options d’accessibilité. De très bonnes choses qu’on ne voit encore que trop rarement, comme l’hypercontraste et la gestion des couleurs. Dommage que, comme bien trop souvent, les troubles cognitifs sont pas ou peu pris en compte. C’est de la méconnaissance, mais on espère que l’industrie continuera sur sa lancée !