La RaceClutch relève le défi d’Alex

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Une histoire de volonté

Nous vous en parlions le mois dernier, Alexandre Quesque est un pilote de SimRacing pas comme les autres. En effet, atteint d’une infirmité motrice cérébrale, Alex s’est toujours refusé de tourner le dos à son rêve d’enfance : devenir pilote de F1.

Et quand Alex a décidé quelque chose, il s’en donne les moyens ! Faute de rentrer dans le baquet d’une voiture de course, il s’en est confectionné un sur mesure pour se lancer sur les pistes virtuelles de SimRacing

Qu’est-ce que c’est ? Il existe des jeux de courses très orientés arcade et plaisir, des jeux plus accessibles comme le Forza Motorsport 7 testé récemment sur Capgame. Mais dans des titres comme F1 2017 ou Iracing, l’objectif est d’avoir une simulation la plus réaliste possible d’une véritable course. Les pilotes s’y affrontent dans le cadre de compétitions qui n’ont rien à envier au circuit officiel.

Et comme il existe des écuries sur le circuit F1, on trouve des teams dans l’univers de la course virtuelle. Et puisqu’il a l’ambition de devenir un pilote à part entière, Alex se devait de s’en trouver une !

Après quelques échecs dans des équipes qui ne voyaient que le résultat sans tenir compte du handicap et des efforts d’Alex, il a fini par rencontrer l’équipe de la RaceClutch menée par Richard. Alex a été accueilli et accepté pour ce qu’il est, mais surtout, il a reçu le soutien de toute l’équipe dans sa démarche. Depuis 6 mois, même dans les moments de doute, toute l’équipe est derrière lui pour l’aider à progresser vers son but : devenir un pilote compétitif.

Tour de chauffe

L’intérêt des jeux grand public est d’offrir un certain nombre d’aides à la conduite pour que chacun puisse adapter le jeu à son style, son envie, ses capacités. C’est donc sur ces titres à commencer à s’entraîner.

Assez rapidement, Alex est passé sur une véritable simulation, F1 2017, mais en utilisant toutes les aides proposées : affichage des trajectoires, passage des vitesses automatiques… l’équipe de RaceClutch l’a bien aidé à trouver les réglages qui lui convenaient. Ainsi, Alex n’a plus qu’à se concentrer sur l’essentiel, la maîtrise du véhicule.

Du fait de son handicap et de sa maîtrise limitée de ses mains, Alex joue sur manette. C’est l’idéal pour des jeux comme Forza Motorsport, même pour les spécialistes. Mais les jeux de simulation sont autrement exigeants et la manette devient insuffisante sur des titres comme F1 2017. Et c’est sans parler du manque de sensation et d’immersion d’un tel mode de contrôle.

En attendant mieux, Alex s’entraîne sans relâche sur le mode « Time Attack », ou contre la montre, de F1 2017. Mais ce n’est pour lui qu’une étape pour son objectif compétitif.

En piste !

 

En effet, l’objectif d’Alex est de rejoindre les circuits compétitifs pour se frotter à d’autres joueurs. Et pour ça, grâce au soutien de toute la RaceClutch et de joueurs comme Maxoulepilote, il a su convaincre ses proches réticents qu’il fallait qu’il se donne les moyens de passer au cran au-dessus.

Pour une véritable simulation, il faut abandonner la manette pour la conduite au volant. Mais vous imaginez bien que pour Alex, cela pose des problèmes. Entre sa prise en main et l’impossibilité d’utiliser des pédales, il fallait trouver des outils adaptés et des solutions.

Une conduite sur mesure

Éliminer le pédalier ? C’est difficile, et notre rencontre avec l’équipe de Thrustmaster à la Paris Games Week l’a confirmé. C’est d’ailleurs eux qui nous ont parlé de RaceClutch et de son pilote pas comme les autres.

Difficile, mais pas impossible ! Il s’est vite rendu compte qu’il lui faudrait débourser une fortune pour trouver une solution en France. Mais à force de recherches et de renseignements, Alex et ses amis ont trouvé un système d’anneaux sur le volant pour contrôler accélérateur  et frein : le Simability. Et les prix sont bien plus abordables, même si on parle quand même de 400 € pour ce système.

Ajoutez un petit 300 € pour le volant, un Thrustmaster T300 RS sur lequel s’adapte le mécanisme, ça commence à chiffrer. Bien sûr, une fois l’ensemble monté, il faut pouvoir l’utiliser en le fixant bien solidement.

Et tant qu’à faire, autant être confort et adapté. En s’inspirant du JCL seat simracing et grâce à ses proches bricoleurs, quelques barres d’alu pour une centaine d’euros supplémentaires et une bonne dose de motivation, Alex a désormais un espace de jeu au volant adapté à son fauteuil et sa prise en main ! A près de 800 € l’ensemble, il faut vraiment le vouloir et être soutenu !

Prise en main et objectifs

Cela fait donc quelques semaines qu’Alex a terminé son installation. Et ses premières impressions sont juste magiques en terme de ressenti, d’immersion. Il a enfin la sensation d’être au volant d’un bolide, entre les vibrations, le retour de force du volant, les sensations sont au rendez-vous.

Alors oui ça change beaucoup. Si Alex arrive à tourner le volant et l’utiliser, il lui faut de l’entraînement pour bien positionner ses mains et avoir accès à toutes les commandes. Cela demandera du temps et des réglages.

De plus, le retour de force est fatigant pour ses muscles. Alex doit donc limiter son temps d’entraînement à 20 minutes quotidiennes. Mais ses proches lui ont fait confiance, toute la team RaceClutch est à ses côtés, alors hors de question de reculer.

L’objectif est de continuer l’entraînement sur F1 2017, retirer progressivement les aides de jeu pour atteindre une conduite en conditions réelles, puis de passer sur Iracing, la simulation par excellence sur lequel se déroule de nombreuses compétitions. On y trouve d’ailleurs une ligue dédiée aux utilisateurs de cette aide. L’occasion de se frotter à des joueurs dans la même situation que lui pour jauger de son niveau.

Son adaptation de volant est considérée au même titre que n’importe quel pédalier, donc à terme aucune raison de passer à la compétition « classique ».

Le rêve d’Alexandre ? Participer aux championnats du monde Apex Online Racing (AOR) qui se déroulent sur tout support, PC et console. On lui souhaite d’y arriver !!

   

 

Aller toujours plus loin ?

Alex en est conscient, une personne en situation de handicap a besoin de temps et d’entrainement. Mais surtout, de motivation pour ne rien lâcher. C’est ce qui lui donne la force et l’équipe est très patiente avec lui, le soutien, le laisse prendre son temps et progresser.

Alex se donne 2 mois pour la prochaine étape, retirer progressivement les aides de jeu.

Le passage sur Iracing, en plus d’être une étape décisive puisque c’est la référence en termes de simulation automobile,  est à nouveau un cap financier. Il faut acheter ses voitures, ses circuits… un de ses amis en a eu pour 200 € la première année pour s’acheter tout ça.

Surtout qu’Alex aimerait aller encore plus loin dans l’immersion en passant au casque de réalité virtuelle. Les tests avec le Playstation VR n’ont pas été très concluant et le nombre de jeux de course est limité. Il pense plutôt acheter le HTC Vive pour pouvoir jouer sur PC. En effet, des jeux PC comme Project Cars 2 et d’autres gèrent très bien la VR. C’est la promesse d’une immersion totale.

Oserons-nous aborder le coût du PC à refaire pour faire tourner tout ça ? Non, mais visiblement, pour Alex, quand on aime on ne compte pas ! Pourtant Alex fait tout cela sur ses fonds propres, sans soutien extérieur…

En tout cas, c’est une histoire hors du commun, qu’on ne manquera pas de continuer de suivre. Alexandre signale cependant qu’il n’est pas le seul. La ligue Iracing Simability réunit d’autres pilotes en situation de handicap.

Vous pourrez croiser Alex sur la page Facebook de RaceClutch  ou sur twitter  @RCAlex92 . Il vous donne rendez-vous à la Gamer Assembly, du 31 mars au 2 avril à Poitiers. Vous pourrez aussi le rencontrer sur le Grand Prix de France du 21 au 24 juin au circuit Paul Ricard dans le Var

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